ft. Maxine A. Perez

Pourquoi elle n'avait pas de pouvoirs ? Pourquoi ne pouvait-elle pas se téléporter d'un claquement de doigts ou bien lancer des boules de feu rien qu'avec la force de sa pensée ? Quand elle se levait le matin, elle se posait souvent cette question. Elle, simple humaine qui ne servait à rien d'autre qu'à faire des enfants, rabaissée au rang de vagin sur pattes.

Malgré ce titre donné à toutes les Scyllas, elle n'avait encore jamais eu de rapports de ce genre pour la simple et bonne raison qu'elle refusait d'être soumise à ces humains infectés. Pourtant, quand elle repensait à ses connaissances, il y en avait beaucoup qu'elle n'appréciait pas pour la simple raison qu'ils étaient contaminés par le virus, qu'ils avaient un pouvoir et pas elle.

Elle les jalousait encore et encore, et en soupirant, elle sortit de chez elle. Mangeant un pain au chocolat, elle se rendit dans les quartiers des hippies, de la paix et de la tranquillité. Là où une simple humaine comme elle ne pouvait pas causer de problèmes. Normalement.

Cependant, elle n'allait pas non plus se balader tranquillement entre les rues et apprécier le calme de l'endroit. Allister allait rendre visite à une amie pour ainsi dire, enfin elle ne savait pas vraiment mais elle l'aimait bien Maxine. Mais quelque chose clochait, et elle l'avait remarquée depuis un petit moment déjà.

Passant ses mains dans sa tignasse blonde après avoir jeté l'emballage de son pain au chocolat, signe de réflexion, elle se demanda si elle avait raison. Et si jamais cela devait arriver, comment verrait-elle la rousse ensuite ? La jalouserait-elle au point de la détester comme les autres ? Ou bien arriverait-elle à la supporter ?

Allister n'avait pas la réponse, et quand elle s'arrêta devant l'atelier, elle hésita presque à frapper à la porte de l'atelier de la peintre. Elle savait qu'elle était là, car quand elle venait à cet heure, elle y était toujours. Avec un air joyeux sur le visage, un sourire et un rire, Maxine était toujours joyeuse, tête en l'air. Ce qui collait bien avec son métier quelque part.

Peut-être que si elle n'avait pas perdue la mémoire, s'il n'y avait pas eu cet accident ce jour là, elle ne serait pas détective. Dans ce cas, que serait-elle devenue au juste ? Elle ne le savait pas, elle ne lisait pas dans les futurs possibles, ni même dans l'avenir proche. Non, Allister était une fille blonde banale et sans pouvoirs extraordinaire qui pourrait sauver des vies ou bien les détruire.

Si elle avait eu un pouvoir, comment s'en serait-elle servit ? En bien ou en mal ? Là encore, une question sans réponse. Prenant une grande respiration, elle toqua à la porte de l'atelier, se décidant à affronter ce qui pourrait bien l'attendre.

« C'est Allister. Tu es là Maxine ? »

Elle ne pouvait plus reculer.

ft. Maxine A. Perez

Elle entendit des pas à l'intérieur et la porte s'ouvrit presque immédiatement après. La rouquine lui offrit un grand sourire et la tira à l'intérieur. Allister sourit et regarda les chiens qui avaient la tête levés et qui la regardait. Ils devaient être habitués à la voir depuis le temps qu'elle passait. Enfin, pour les fois où elle venait.

Maxine alla éteindre la musique et enleva ses lunettes pour ensuite obliger à ses chiens de faire de la place pour la blonde. Elle eut un air désolé et s'assit sur le canapé en souriant aussi à son hôte.

« Oui ça fait un moment, mais j'étais prise par le boulot, désolée. »

Elle enleva sa veste et la posa sur le canapé avant de caresser l'un des chiens. Ce qu'elle admirait chez les animaux, c'était leur faculté à percevoir les attentions des humains. Ils pouvaient savoir rien qu'en les sentant ou bien à leur gestuels s'ils avaient de bones intentions ou pas. Un sixième sens vraiment pratique.

« Tu as du jus d'ananas ? Sinon de l'eau fera l'affaire merci. »

Le jus d'ananas, sa boisson préférée. Surtout que les fruits en général étaient bons pour la santé. Elle  regarda sa montre, habitude prise depuis des années et sourit. De toute façon, elle n'avait pas grand-chose de prévue aujourd'hui. Elle continua de caresser l'animal avec un sourire et regarda ensuite la rousse.

« Je suis contente de te voir aussi. Qu'est-ce que tu racontes de beau depuis le temps ? »

Elle remarqua alors ses toiles et pencha la tête pour mieux voir. Maxine peignait très bien, enfin elle ne faisait pas ce métier pour rien mais, elle admirait les gens qui avaient un dons autres que leur pouvoir. Comme Maxine qui peignait bien, vraiment bien. Même si elle ne s'y connaissait pas trop, voir pas du tout, elle admirait ses toiles remplie de rêveries et tirés de son imagination débordante.

« Ooh… Tes peintures sont vraiment belles, ça ne changera pas. Qu'est-ce que cela représente dis moi ? »

Autant aborder des sujets plaisant dès le début, avant de passer au plus difficile.

ft. Maxine A. Perez

Sur quoi était basée la chance au juste ? Elle ne le savait pas vraiment. Pour elle, c'était tirée aléatoirement, comme si c'était un jeu. Et ensuite, il fallait voir le résultat. Chaque personne avait le même taux de chance, mais il ne se manifestait pas de la même façon. Certain c'était d'un coup, d'autre une fois de temps en temps. Allister ne savait pas si elle avait eut de la chance jusque là. Sa vie n'était pas misérable, mais pas non plus parfaite. Seulement, elle l'aimait bien sa manière de passer les jours, d'affronter les épreuves et de se relever à chaque fois pour mieux se confronter au reste.

Maxine était un cas différent. Du moins, elle en avait l'impression. C'était comme si elle réunissait le taux de chance et le faisait exploser à la figure de la personne qui était près d'elle. Alliter le pensait comme ça, mais ne savait pas non plus si c'était vrai. Pourtant, quand elle lui annonça qu'il y avait du jus d'ananas et qu'elle s'était trompée de boisson, donc qu'elle avait de la chance qu'il y en ai, elle ne fut pas surprise.

Un mal pour un bien.

« J'ai de la chance, ça n'arrive pas souvent de se tromper de boissons... »

C'était peut-être le contrecoup. Quand quelque chose de bien se passait pour quelqu'un, elle avait quelque chose de mal en retour. Comme si elle donnait sa chance aux autres. Après tout, c'était logique. Il suffisait que le taux de chance augmente pour que plus de choses bien lui arrive. La blonde plissa les yeux mais l'écouta quand elle parlait de sa toile.

Elle regarda cette dernière encore une fois et la fixa.

« La Chine… Je me demande aussi comment c'est.  »

Ses yeux roses se posèrent sur la rouquine et ce qu'elle y vit lui fit une drôle de sensation. Elle voyait son envie de découvrir ce qu'il y avait en dehors de ce dôme, de voir ce qu'il s'y trouvait de ses propres yeux. Seulement, ce n'était pas possible. Et elle, si elle avait possibilité de sortir un jour, le ferait-elle ?

Elle but quelques gorgées de son jus d'ananas et reposa son verre.

« Je me demande aussi comment c'est. Mais ce livre doit dater pour parler de la Chine de cette manière, non ? »

Elle se leva pour aller le voir et le regarda. Effectivement, il avait l'air vieux et elle sourit en le feuilletant rapidement. Les écritures s'accumulaient sur les pages, et la jeune blonde eut envie de le lire d'un coup.

« J'aimerais bien le lire, mais je ne sais pas si j'aurais le temps de le finir. »

Elle travaillait beaucoup ces derniers temps, et rentrait fatiguée le soir. Voir la nuit. Haussant les épaules, elle se mit à fixer la peinture.

« Je n'ai jamais peint de ma vie, je me demande ce que ça va donner si jamais j’essaie… ça va sûrement être moche ! »

Un test. Elle fixa Maxine avec un sourire innocent. Il fallait faire une dernière vérification.